le magazine de la santé france 5
Résumé de l’émission:
Rebouteux ou rebouteurs, renoueurs et rhabilleurs… Le but de ce dossier n’est pas de convaincre les réticents ou d’attaquer les rebouteux et leurs patients mais simplement de faire le point sur cette pratique.
Les rebouteux sont ainsi appelés parce qu’ils remettent, avec des gestes innés, les os ou les articulations cassées bout à bout. Il font un peu partie de la tradition populaire et rurale.
Rien à voir avec le magnétiseur, qui possèderait un fluide particulier – ce fameux magnétisme – et qui l’utilise pour guérir les souffrances physiques, des rhumatismes à l’eczéma en passant par les migraines, les brûlures ou les verrues. Rien à voir non plus avec le kinésithérapeute, l’ostéopathe ou encore le chiropracteur, qui tous les trois ont effectué des études sanctionnées par un diplôme reconnu. Il n’existe pas de formation reconnue de rebouteux : c’est en effet un don, que l’on a ou pas, sans savoir pourquoi.
Les procédés utilisés sont en effet difficiles à valider scientifiquement. Les rebouteux soignent en touchant et s’occupent avant tout des entorses, des fractures, des luxations de tous les os du corps, des orteils au crâne. Certains s’occupent des rhumatismes, de l’arthrose ou même des sciatiques. Tout dépend du « don» qu’a reçu le rebouteux…
Sans formation et sans diplôme, les rebouteux n’ont évidemment pas de statut officiel : ils ne sont pas reconnus par le ministère de la Santé, mais sont tolérés et soumis au même régime de taxation que les praticiens libéraux. L’Assurance-maladie ne prend bien sûr pas en charge les séances.
En Angleterre, les bonesetters, comme on les appelle là-bas, sont couverts juridiquement. Mais c’est la Suisse qui est la plus tolérante. Dans certains cantons, les séances sont carrément remboursées par les caisses d’assurance privées, si le praticien a suivi une formation agréée. En France, les rebouteux se sont depuis toujours passés d’autorisation. C’est leur talent et leur réputation qui les ont rendu célèbres d’un village à l’autre. Il est donc très difficile d’estimer leur nombre, n’étant pas recensés. Et si vous êtes adepte de ces pratiques, mieux vaut s’informer auparavant.
Les kinésithérapeutes, médecins ou ostéopathes de votre région savent qui il faut aller voir et surtout, qui éviter. Vous pouvez aussi vous tourner vers le Groupement national pour l’organisation des médecines alternatives, qui regroupe les différents rebouteux. Ce syndicat professionnel a été créé, en 1997, pour donner un cadre encore plus précis à ces professions.